Le corps et l’esprit

Alors que je travaillais le violon, Michiko entra précipitamment en disant « J’ai cassé l’ongle de mon pouce » C’était inhabituel de sa part d’entrer juste pour un petit instant pendant que je travaillais. Avant cela, j’entendais le bruit qu’elle faisait avec les copains de son frère qui étaient chez nous.

Je pensai d’abord qu’elle s’était sérieusement blessée mais son ongle n’était pas cassé, il était légèrement plié vers le haut parce qu’elle avait accroché quelque chose. Il devait y avoir une blessure parce que j’aperçus plus tard une tache de sang.

Elle devait participer à un triathlon le lendemain. Elle tenta de s’excuser en disant « Je peux mettre ma main comme ça et rouler à bicyclette. Il n’y a pas d’autre problème »

Plus tard, je lui proposai mon traitement « Yuki » comme si j’étais un guérisseur Seitai. Je venais justement de le prodiguer à mon amie Lucia qui est enceinte. Michiko était contente et s’étendit sur le tapis en disant « Oh oui, fais le moi ». Yuki est un traitement manuel. C’est une manière de guérir inventée par Nogushi Seitai.

Si vous vous concentrez, votre main va automatiquement vers les parties malades et s’y arrête. Au début, j’étais très dubitative mais je finis par être convaincue de son efficacité en l’appliquant sur mes deux enfants. Néanmoins, n’étant pas un guérisseur Seitai, je ne pratique pas cette méthode sur tout le monde et me limite à mes enfants ou des amis très proches. Je ne puis prendre de responsabilité si je ne peux vérifier l’effet positif induit. Pouvoir le prodiguer à mes enfants est gratifiant. Cela me procurait des satisfactions. Donc, Yuge (ou Yuki ???) est, pour moi, une bonne chose.

Pour traiter Michiko, j’ai commencé en plaçant ma main sur Issoku (une série de points qui se trouvent environ à une longueur de doigt de la colonne vertébrale). J’ai demandé « A droite ? » et tapoté comme si je savais ce que je faisais. Michiko a dit ‘Ouch ! ». Puis j’ai déplacé ma main vers la colonne vertébrale et les vertèbres lombaires. Cela me rappela que M. Kaneko m’avait un jour dit que la première articulation à l’extrémité de la colonne vertébrale ne devait pas être bloquée.

Ensuite je me déplaçai vers ses cuisses. Les cuisses seraient en interaction avec la vue ? Michiko répétait qu’elle ne voyait pas bien à cet instant. Lorsque j’étais au Japon, j’entendis M. Roy (Roi-sensei) dire : « Les problèmes oculaires se rencontrent souvent à l’adolescence. Ce serait en relation avec le pelvis ». A cet instant, j’ai demandé à Michiko de masser les muscles autour de ses yeux, ses tempes ou de tirer sur ses oreilles, mais cela n’avait pas beaucoup d’effet. Je me rappelais avoir lu que Akiko Noguchi avait écrit que M. Noguchi avait trouvé un lien entre la vue et les cuisses lorsqu’il avait soigné Mme. Dan qui s’était cassé le fémur. Quid à propos de l’arrière du genou ? Un jour, j’ai été traitée à cet endroit et en ai ressenti du bien-être. Je sentais que plusieurs tendons couraient à cet endroit. Je suivis leur parcours sur Michiko et réchauffai ses chevilles de mes mains. J’entendis alors qu’elle respirait plus calmement comme si elle s’endormait. Bien. Elle était en train de se détendre.

Je lui expliquai que les caractères japonais pour le mot « blessure » signifient «douter de moi », mais je ne suis pas sûre qu’elle ait compris parce qu’elle ne connaît pas bien les caractères Kanji. Sa blessure à l’ongle lui avait, malgré tout, fait expérimenter la remise en question de son corps.

Je comptais aller dans la voiture d’amis l’encourager le lendemain. J’espérais qu’il fasse beau et surtout qu’il n’y ait ni pluie ni neige. Après la natation, elle devait rouler 15 kilomètres à vélo, vêtue seulement d’un T shirt. Si je lui avais demandé d’arrêter de pratiquer ce sport, elle n’aurait pas écouté. C’est typique de son âge. Comme je ne peut la conseiller pour l’améliorer dans ce sport, ce « Yuki » fut l’occasion de pouvoir lui apporter ma contribution.

Elle disait « Je peux faire les choses de façon si naturelle, alors pourquoi ressentir un tel stress lors de la compétition ? » Ce fut un plaisir pour moi de lui dire « Essaie de faire les choses comme d’habitude ». Ceci se base sur mon expérience des prestations sur scène, qui ne peuvent être faites qu’une seule fois. « Tu t’es entrainée pour cela ».

Et donc, au lieu de dire à ma fille ce qu’elle devait faire, j’ai lui ai dit qu’il fallait que j’aille travailler pour mon prochain concert.

le 6 mai 2010
Bruxelles
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