Le Calme en Période très Chargée
Quand je suis très occupée, mon cerveau l'est aussi.
Je suis bien consciente que ce n'est pas le meilleur état d'esprit.
J'aime lire des histoires de Ninjas (agents secrets de la période féodale du Japon), espions et Golgo 13. Leurs techniques de super humains sont évidemment impressionnantes, mais j'admire surtout comment ils peuvent se relaxer. C'est étonnant qu'ils puissent dormir juste avant une bataille fatale. Leurs sens doivent être extrêmement aiguisés comme ceux des animaux de telle sorte que leurs ennemis ne peuvent s'en approcher.
En ce qui me concerne je ne peux dormir avant une prestation. Je perds du temps en regardant des programmes TV intéressants même lorsque je suis prête à aller dormir. Je perds ainsi de précieuses occasions de me reposer. Je sais que cela paraît dingue.
Mon manque de sommeil s'aggrave en vieillissant.
Je voudrais pouvoir dormir éternellement ou au moins tant que je le voudrais. Ce ne serait pas une si mauvaise idée.
Ma fille a été à un concert du groupe Tokio Hotel, un groupe rock populaire.
On ne peut supporter, quoique nous fassions, leur bruit tonitruant, bruit qu'ils qualifient de musique.
Après m'avoir mendié de la laisser aller à ce concert, elle y est allée avec trois amis dont un voisin..
Elle se renseigna pour avoir les détails du concert, utilisa son propre argent, acheta des tickets et attendit impatiemment ce concert.
Le jour du concert, ma fille réalisa qu'elle n'avait pas de batterie d'alimentation de sa caméra. Elle s'affairait à ce sujet comme je le fais à la dernière minute en préparant mes affaires lors d'un départ. Elle doit tenir de moi.
Le concert avait lieu un dimanche. Nous avons cherché partout un magasin permettant d'acheter des batteries, mais nous n'en avons pas trouvé.
Je lui dis alors "écoute avec tout ton corps"
Je l'attendais pour minuit, mais elle revint aux alentours de 10 heures.
"C'était superbe. Splendide!" s'exclama-t-elle.
Sa voix était enrouée fort probablement d'avoir crié durant ce concert très bruyant. Elle continuait de parler fort. Elle devait avoir hurlé pour parler à ses amis même s'ils étaient à côté d'elle.
"Je t'entends. Ne parle pas aussi fort".
"Maman, merci beaucoup. De toute ma vie, j'ai vraiment apprécié que tu m'aies autorisé d'assister à ce concert"
C'est ce qu'elle m'a dit le jour suivant.
Je pensais que pour une fois j'avais été tolérante. C'était assez inattendu qu'elle soit aussi positive dans son appréciation. J'en tirai quelque profit d'une manière ou d'une autre.
(Je n'ai pas répété pour le concert du lendemain alors même qu'il ne me restait pas beaucoup de temps. J'avais à cuisiner et il n'y avait plus de pain pour le petit-déjeuner du lendemain. Je n'ai pas pu arriver à l'heure à la salle de concert à cause d'un intense trafic. Le programme était différent de ce que j'avais pensé. Je n'avais pas ma tenue de concert et je n'avais pas mon maquillage…)
Dans la plupart des cas, mon cauchemar s'arrête juste avant d'entrer en scène, c'est pourquoi, dans mes rêves, je ne monte jamais sur une scène.
Dans la vie réelle, même après un cauchemar, je suis capable de faire face pas à pas à mon travail. Le temps s'écoule et ne s'arrête pas.
"Trébucher sur un élément d'une composition constitue une angoisse"
Dans ce cas, les imperfections de toute une prestation deviennent évidentes par elles-mêmes.
Comme le disait Serkin, "une vague angoisse se transforme en une grande difficulté".
Ensuite il y a l'espace-temps.
Je peux libérer mon esprit jusqu'au vide complet, en ne pensant à rien.
Je dois préférer être très occupée. Peut- être parce qu'il est plus facile de faire face aux difficultés que d'avoir à faire face à une vague anxiété lorsque j'ai du temps libre.
J'ai tendance à rendre les choses plus difficiles que de besoin et de créer des problèmes là où rien ne l'impose. Je cherche peut-être seulement un moment de relaxation complète.
Je ne gère pas bien mes rendez-vous autres que les concerts et les leçons.
On m'a demandé un jour comment je pouvais vivre en Europe de la sorte.
J'emmenais souvent mes enfants en promenade lorsqu'ils étaient petits.
Je pensais ainsi être une bonne mère mais, d'un autre côté, quand j'y repense, peut être que c'était moi qui avait le plus besoin de ce temps pour me relaxer.
à Bruxelles